Rêverie incomplète est un set d'artéfacts de rareté 4 et 5 étoiles.
Histoire[]
Fleur de nœuds dissimulés
Une fleur sculptée dans une pierre grise, recouverte d'une feuille d'or. Les légendes disent que pendant une guerre, elle était utilisée pour différencier les amis des ennemis.
Ce fut l'époque où les bannières des tribus se recouvraient de poussière et perdaient progressivement leurs couleurs.
Devant le trône se dresse un demi-homme tenant un anneau fendu, jouant avec prééminence.
Des ordres stricts furent donnés pour que plus personne ne prête l'oreille aux instructions des messagers du crépuscule, les lointains ancêtres et les premiers ascensionnés...
Il ne fallait plus écouter les racines boueuses des arbres, les flammes vacillantes des feux de joie ou les reflets dans les bois profonds.
Ainsi, l'obscurité ancienne arriva enfin, engloutissant tout dans les ténèbres.
Tout comme la puanteur du fer persiste, les taches de sang sur les anciens parchemins s'estompent.
Lorsque l'obscurité devint assez épaisse au toucher, elle s'empara des profondeurs.
Le jeune homme aux yeux rouges revint du royaume où l'eau coulait tels des rayons de lumière vers les hauteurs vallonnées de la cité interdite, après avoir traversé d'innombrables calamités.
Alors qu'il pénétra dans le jardin flottant, l'avertissement de la vieille femme aveugle et voûtée résonne encore dans ses oreilles :
« Les fleurs rayonnantes s'épanouissent encore parmi les lianes des marais lointains.
Cherchez, nous sommes sur la terre de la mort où des crânes de béhémoths sont empilés...
Cherchez les personnes véritablement justes, prêtes à se tenir debout dans la nuit froide et cruelle, à se jeter au feu...
Et souvenez-vous : ne trahissez jamais leur passion, leur haine, leur avidité et leur ambition !
Ne rompez pas votre foi avec le regard de ceux qui souhaitent encore contempler les flammes ardentes. »
La première à arriver fut une jeune fille qui tenait un accessoire orné de plumes ternies. Tel un quetzal, elle volait entre les grandes tentes à la recherche d'informations pour le jeune homme.
Les seconds furent les héros jumeaux. Les lèvres et les dents de l'aîné étaient plus tranchantes que n'importe quelle lame, tandis que le dos du cadet avait subi les coups de fouet du tyran.
En apprenant que le jeune homme aux yeux écarlates avait sauvé les Sauriens, le guerrier taciturne fut prêt à unir ses forces avec les leurs.
« Malgré tout, nous avons besoin de quelqu'un qui connaisse cette ville mieux que quiconque.
Quelqu'un qui pourrait nous indiquer les chemins dans les passages ouverts et secrets et pour qui les mécanismes seraient un jeu d'enfant. »
Après que le jeune homme aux yeux écarlates eut ces paroles, le puissant héros taciturne et d'habitude réservé,
qui espérait que Sauriens et humains vivent ensemble en paix, se souvint de la rumeur et prononça le nom d'un artisan.
Queue émeraude de fanaison
Un ornement de queue en plumes dont l'éclat s'est depuis longtemps estompé. On dit que les motifs qui y figurent ont été gravés par la main d'un artisan qualifié d'il y a longtemps.
« Quiconque pose les yeux sur les sculptures ornées de turquoise verra son esprit et son âme saisis par l'ingéniosité de leur conception.
Quiconque pose les yeux sur les inscriptions dorées complexes sera profondément ému par le savoir-faire exceptionnel de l'artiste. »
La jeune fille obéissait aux ordres de la jeunesse à laquelle elle était profondément liée, cherchant la trace du célèbre artisan parmi les rumeurs qui couraient dans les rues.
Pourtant, elle ne trouva rien au milieu des cours des palais et des festins de la noblesse.
Visiblement contrariée par cela, elle sortit la plume dorée ornementale et regarda la faible lumière, se rappelant le visage de son défunt père.
Sur le côté, un ivrogne à moitié caché derrière sa capuche se mit à parler froidement, racontant l'origine des motifs qui ornaient la plume.
Qui aurait pensé que le créateur de si beaux accessoires serait un mendiant au visage horrifiant, flânant dans une taverne délabrée ?
Les cicatrices subies dans un incendie déchaîné marquaient la moitié de son visage qui était cachée sous un chapeau, sa chair n'étant qu'une bouillie de sang fondue.
Mais la jeune fille n'eut aucune peur et, après s'être remise de sa surprise, elle lui remit l'accessoire.
Cette nuit-là, les yeux rivés sur l'ornement dont la lumière s'était depuis longtemps éteinte, il lui raconta des choses oubliées depuis longtemps dans ce pays :
l'histoire de l'oiseau émeraude à longue queue, du temps où il avait pour mission de réaliser quelque chose pour quelqu'un respecté de tous...
« C'était mon père, mais il a été condamné pour avoir protégé les Sauriens de la tribu, et sa vie lui a été enlevée. »
La voix de la jeune fille était froide. L'artisan vit la même haine qu'il entretenait brûler dans ses yeux.
« Alors, c'est avec plaisir que mes services sont à vo... À votre seigneur », dit-il avant même qu'elle ait parlé de son objectif.
Dans son cœur, il était réellement prêt à la servir, elle, mais ce n'était pas quelque chose qu'il avait besoin de dire.
Il pouvait bien voir qu'à ce moment-là, quelqu'un d'autre occupait déjà le cœur de la jeune fille.
Instant de réalisation
Un cadran solaire utilisé par un ancien royaume pour indiquer l'heure. De minuscules marques ont été laissées à certains endroits, ces dernières ne pouvant être vues qu'après une observation attentive.
Les chercheurs qui étudient les reliques se préoccupent de savoir comment,
sur les nombreux cadrans solaires retrouvés dans les ruines anciennes de la ville recouverte de cendres,
ils arrivaient à trouver une gravure faite par un burin à un emplacement identique, pour une raison qui leur échappait.
Le peuple des canyons pensait que c'était le moment pour ceux qui avaient jadis renoncé à leur foi d'allumer à nouveau les piliers d'obsidienne.
Ce jour-là, celle qui avait agi au nom des chefs de tribus, Sakkuk la fille des mines, renvoya les esprits errants dans le royaume de la nuit.
Le peuple des arbres suspendus pensait que c'était le moment pour ceux qui avaient renoncé à leur contrat de le signer à nouveau avec les Sauriens des six tribus.
Ce jour-là, le grand héros auquel tous les guerriers firent confiance, Yupanqui le taciturne, brisa les entraves au cou du Saurien avec son épée.
Le peuple de la source estimait que c'était le moment pour ceux qui avaient oublié leur passé d'écouter à nouveau les échos des vagues.
Ce jour-là, l'aîné des héros jumeaux, Atawallpa l'éloquent, raviva l'envie de retrouver la gloire passée chez tout le monde.
Le peuple des terres fertiles pensait que c'était le moment pour les opprimés de se relever à nouveau.
Ce jour-là, le plus jeune des héros jumeaux, Waskar le champion, fut le premier à se dresser contre le torrent des ténèbres.
Le peuple des sommets des montagnes pensait que c'était le moment pour ceux qui avaient été mis en cage de retourner dans le nid de la liberté.
Ce jour-là, le héros aux yeux écarlates invoqua la colère ardente de la divinité pour réduire la ville corrodée en cendres et rendit la tribu à ses membres.
Le seul qui venait de la fumée mystérieuse, le jeune homme qui connaissait les secrets cachés, resta silencieux.
L'image peinte sur le parchemin blanchi lui vint à l'esprit. On raconte qu'il fut un temps où une ombre noire recouvrait le soleil.
Les héros qui s'étaient longuement préparés à ce moment saisirent l'occasion de renverser le roi fou devant son trône vide.
Dans des histoires officieuses, le cerveau du plan fut un artisan qualifié qui demeura anonyme.
« L'artisan ne laissa pas un seul mot pendant la guerre qui a rendu l'autorité aux tribus.
Ensuite, il disparut sans laisser de traces des vieilles histoires, dans lesquelles les couches narratives se succédaient. »
Le jeune homme caressa les marques quasi identiques sur les cadrans solaires.
Il s'imagina un instant, d'innombrables couchers de soleil auparavant, après que la date d'exécution du plan eut été convenue, que ces mains n'auraient peut-être jamais existé,
ainsi que le moment où leur propriétaire grava les cadrans solaires.
Coupe commune de stratégie
Une coupe à trois pieds. Autrefois, de nombreux héros se rassemblaient autour du feu de joie, levant leurs tasses et buvant à loisir tout en discutant de leurs souhaits et de leurs ambitions.
Il parla au jeune homme aux yeux écarlates et à ses héros des épreuves et tribulations qu'il avait endurées.
On raconte que le roi de la cité interdite rassembla autrefois des artisans qualifiés parmi les tribus.
Sous terre, il déterra des constructions bestiales gargantuesques, dont les ailes captaient autrefois les vents comme le feraient de grandes bannières, le tout pour réaliser ses ambitions.
Mais le comportement erratique du roi était de notoriété publique depuis longtemps. Et ainsi, le jour où il pénétra enfin dans les profondeurs des secrets...
Il alluma un grand feu, dans l'intention de tout brûler, ainsi que tous ceux qui étaient au courant, les enterrant avec les ruines, derrière la porte de pierre...
Au milieu de l'enfer dévorant, alors qu'un artisan condamné gisait, abasourdi, aux portes de la mort...
Une larme dorée coulant de la tête de pierre tomba dans ses yeux et il vit beaucoup de choses.
Il parla de créations gigantesques qu'il vit dans sa stupeur, des machines élaborées.
Il parla d'ombres poussées par les flammes, montant de l'horizon lointain jusqu'au disque de la lune suspendu dans le ciel.
« Alors, cette larme d'or est... » « C'est comme la source d'où jaillit toute inspiration, c'est ça ? »
Voilà ce que demandèrent en riant les héros jumeaux, qui avaient pris l'histoire comme un conte.
Il pouvait entendre la plaisanterie incrédule dans leur ton, et ils étaient toujours comme ça. L'homme s'y était habitué depuis longtemps.
Alors qu'il sentait le regard inquisiteur de la jeune fille l'atteindre, il força un rire moqueur, faisant légèrement piquer les muscles de la moitié de son visage.
En vérité, il avait vu bien plus dans ces flammes qui avaient presque réduit sa vie en cendres.
Des motifs dorés fluides, un autre chemin pour échapper aux ruines, ainsi que les multiples règles de fer qui avaient établi l'empire qui s'étendait au loin.
Mais ce dernier point était peut-être trop hors de portée des jeunes...
Il posa son récipient à vin, dont quelques gouttes s'agitaient au fond.
Lorsque la poussière sera enfin retombée et que l'ancienne pierre angulaire aura été restaurée...
Quand tout aura davantage avancé... Peut-être qu'il pourra tout révéler, et cela lui plaisait.
Car à cette époque, ses fantasmes les plus fous tournaient déjà autour de la manière de construire un brillant mur impérial pour le nouveau roi.
Couronne sans couronne
Une couronne dorée, ornée de plumes turquoise et d'émeraudes, qui n'a jamais été utilisée lors d'un couronnement, vivant seule sur son coussin de velours.
Quelqu'un exauça un jour ses désirs, et après l'anéantissement de l'ancien royaume, ils refirent ses accessoires en plumes depuis longtemps émoussés.
Elle fit donc la même promesse à celui qui méritait depuis longtemps son respect. Le moment venu, elle leur offrirait en retour une couronne turquoise.
C'est après avoir vu le cadavre tordu atrocement penché sous la lame de boucher de la bête noire qu'elle comprit :
la couronne qu'elle avait forgée et ornée de ses propres mains attendrait seule son maître, qui n'assisterait jamais au couronnement.
Bien des années plus tard, les étranges préférences de cette vieille maîtresse des mines se répandirent parmi les six tribus.
Il est dit que la vieille dame appréciait toutes sortes de bijoux luxueux, dont la plupart ne pouvaient plus être fabriqués avec le talent des artisans contemporains.
Mais si on lui présentait un ouvrage signé par un artisan spécifique...
Elle l'échangerait à tout prix contre des pierres précieuses.
Même s'il s'agissait d'une contrefaçon, elle la prendrait quand même.
Lorsque les gens de la tribu la pressèrent de ne pas récompenser l'avidité des fraudeurs, elle répondit :
« Ah, mais je fais cela précisément parce qu'il ne faut pas laisser des contrefaçons aussi grossières entacher sa réputation ! »
De plus, même si elle n'en avait pas fait la publicité, elle n'avait jamais vraiment laissé de tels tricheurs s'en tirer avec leur perfidie.
Sa vie semblait bien plus longue, par rapport à celles de ses amis qui s'étaient vaillamment sacrifiés. De ce fait...
Elle consacra le temps qu'il lui restait pour rassembler tout ce que les héros qui lui manquaient avaient laissé.
Le jeune homme aux yeux écarlates qu'elle avait aimé retourna dans les flammes sacrées après sa mission, et ne laissa rien d'autre qu'une chaleur éclatante.
Lorsque le héros silencieux tomba dans les flammes du souverain, le reflet du nouveau monde dans son œil fut la meilleure des récompenses.
L'un des héros jumeaux qui était autrefois une pipelette eut la voix étouffée à force de pleurer de douleur suite au trépas de son frère aux mains de leur ennemi.
« Pourtant, Atawallpa est aussi mort avant moi... Qui aurait pu imaginer que moi, qui suis plus fragile, je vivrais le plus longtemps ?
Les sages des tribus disent souvent que ceux qui sont ballottés par les vents et les vagues finissent par se lasser de la terre ferme. Je ne suis pas une exception.
Ces années sans vous... ont vraiment été très ennuyeuses. »
Cependant, viendra le jour des retrouvailles avec des amis disparus depuis longtemps où la prémonition tant attendue se réalisera.
Elle prit les objets authentiques que l'artisan avait fabriqués parmi ses bijoux. Trop peu, par rapport aux faux.
Avec ces objets portant son nom, elle marcha dans la nuit sombre, pour ne plus jamais revenir.
Selon la légende, le peuple se tint sous l'arbre où elle avait placé la couronne de turquoise le lendemain.
Il fit le serment de suivre ses dernières volontés et effaça de l'histoire le nom du maître artisan qu'elle emporta avec elle.