La petite sorcière et le feu inextinguible est une collection de livres qui peut être trouvée dans la Loge du théâtre. Octavia, une sorcière de l'Hexenzirkel, a participé à l'écriture du tome VI.
Tome I[]
La reliure et la mise en page sont superbement réalisées, mais le contenu est entièrement manuscrit. À en juger par l'écriture, il y a plus d'un auteur. « Inutile que nous nous préoccupions de ce qui est écrit, l'essentiel est que la couverture soit belle. C'est ainsi que ça donnera le sentiment que c'est un chef-d'œuvre. »
C'est l'histoire d'une petite sorcière qui voyageait à la recherche d'un feu inextinguible.
Elle commence ainsi : à l'extrême occident du continent magique, une petite sorcière devait passer la dernière épreuve d'obtention de son « certificat de magie ». Comme le voulait la tradition, il lui suffisait de réussir cette épreuve pour devenir une véritable sorcière.
Le sujet de cette épreuve était décidé par un tirage au sort dont le résultat était complètement aléatoire, un format qui entraînait bien souvent des accidents. Le continent magique persistait à respecter les traditions désuètes, alors cette manière de faire se transmit depuis des temps immémoriaux jusqu'à aujourd'hui !
Il existe une théorie provenant du monde extérieur appelée la « loi de Murphy ». Je l'ai bien écrit ? Bref ! D'après cette loi, toutes les mauvaises choses dont vous craignez l'arrivée se produiront probablement. Et c'est exactement ce qui est arrivé à la petite sorcière !
Certains sujets des épreuves des petites sorcières étaient très simples : par exemple, synthétiser la réponse ultime à l'univers matériel, c'est-à-dire la « Pierre Philosophale », ramener les fanons de la puissante baleine cosmique, trouver un moyen de voyager dans le temps ou encore aller dans un univers parallèle pour retrouver un grimoire magique perdu à cause d'une guerre magique d'antan, etc.
Mais l'héroïne de cette histoire, la petite sorcière, s'est vu donner une épreuve extrêmement difficile : trouver et ramener le feu inextinguible. Peut-être que son professeur avait une opinion sur le sujet ?
Son professeur profitait d'un goûter convivial durant l'après-midi avec ses amies. Elle réconforta la petite sorcière en lui disant ceci : « Tu es destinée à devenir la sorcière la plus puissante, c'est pour ça que tes tâches sont un peu plus difficiles que celles des autres. Les réponses aux mystères non résolus sont bien plus intéressantes ! »
« Vraiment ? »
« Bien sûr ! Quand tu reviendras, je t'accueillerai avec un thé encore plus exquis que celui-ci ! »
L'amie du professeur lui murmura à l'oreille : « Hé, tu vas un peu trop loin quand même, non ? Tu as inventé toute cette histoire parce que tu n'avais pas envie de faire le sujet de cet examen. Si le feu éternel existait vraiment, ça ferait belle lurette qu'on aurait fabriqué une machine à mouvements perpétuels. Pourquoi ne pas plutôt lui demander de démontrer la théorie de la grande unification basée sur la théorie de l'unification électrofaible ou quelque chose du genre ? »
« Ce n'est pas grave, la vie est pleine de mensonges », lui répondit le professeur. « De plus, ce n'en est pas vraiment un, car je sais que le feu inextinguible existe. Cette étoile incandescente... Oh ? Quand l'ai-je vue déjà ? J'ai l'impression d'avoir oublié. »
Le professeur tourna la tête et dit : « Bon, comme le sujet de cette épreuve est vraiment difficile, je vais te donner trois fois plus de temps que les autres pour la terminer ! Hihi, bon courage à toi ! »
Tome II[]
« Déjà à la moitié et l'intrigue n'a pas progressé d'un iota ! Pourquoi toutes ces fioritures inutiles !? » « Qu'y connaissez-vous ? Et puis, ce n'est pas comme si c'étaient des longueurs qui ne servent à rien. C'est de la culture générale et des sciences naturelles ! »
Une nuit au fond des bois.
La petite sorcière chevauchait son balai sous une lune vert sang.
Dans l'astrologie, la couleur vert sang symbolise d'énormes changements, même s'il n'est pas possible de dire s'ils sont bons ou mauvais.
Selon la légende, le vert sang fait référence aux Néphilims, la race dominante sur cette planète, qui sont les enfants des dieux et des hommes. Leur sang est donc un mélange de sang humain rouge et du sang doré des dieux. Cependant, le clair de lune vert est en réalité le résultat de l'interaction entre la composition de la lune, de la distance entre la planète et de l'astre, ainsi que d'autres éléments.
Revenons-en à notre petite sorcière, qui chevauchait alors son balai sous une lune vert sang. Elle rencontra sur son chemin une jeune femme qui disait être une voyante.
Cette dernière voulait apparemment devenir l'esprit protecteur d'une jeune sorcière comme elle.
Mais avant cela, la petite sorcière lui posa une question : « Une voyante peut-elle vraiment prédire le destin ? »
L'intéressée expliqua alors à la petite sorcière le fonctionnement de ses pouvoirs. En voulant simplifier ses explications, elle formula les choses comme suit :
Dans notre monde, les étoiles sont des fils dans le ciel qui influencent les gens ici-bas, tandis que dans d'autres mondes, les sujets de recherche en astrologie sont l'énergie elliptique solaire, l'énergie des lunes satellites, l'énergie de la direction des planètes ainsi que de la volonté des cieux, l'énergie parasite dispersée des étoiles lointaines et l'énergie sombre de l'univers noir comme de l'encre. Bien sûr, cela ne veut pas dire que ces effets n'existent pas sur notre planète, mais ils sont affaiblis par l'immense barrière céleste. L'astrologie des autres mondes est donc bien plus abstraite que celle pratiquée de chez nous.
D'ailleurs, les autres planètes catégorisent les objets célestes réels comme étant des astres « gouvernants », et ceux qui sont imaginaires comme des astres « fictifs ». La planète de la petite sorcière ne fait pas exception à cette règle.
Voyez-vous, nous qualifions aussi la volonté qui vient du ciel et qui influence notre destinée d'autorité céleste. Des formes de vie intelligentes vivent en général sur les astres gouvernants qui sont au nombre de sept. De ce fait, elles sont appelées les sept autorités. Quant aux astres imaginaires, leur nombre varie entre un, deux et quatre. La planète de la petite sorcière en est probablement un. Si elle existait réellement, son élément « fictif » serait le soleil sombre.
Les astrologues et les divinateurs calculent essentiellement sur le poids des barrières célestes, de l'univers et des deux types d'astres pour déduire les tendances de développement d'un monde à un autre et de leurs habitants. Cependant, le poids de la barrière céleste de notre planète étant trop élevé, nous pouvons obtenir des résultats très précis en l'étudiant. Le monde dans lequel vivent la petite sorcière et la voyante nécessiterait la résolution d'une plus grande équation.
Après avoir écouté toutes ces explications, la petite sorcière fut profondément impressionnée par les connaissances et les compétences de la voyante.
Elles pouvaient désormais discuter de leurs affaires d'esprit protecteur. Devenir l'esprit protecteur d'une sorcière permet à l'esprit de partager ses pouvoirs magiques. En possédant de tels pouvoirs, cela élargit son champ de vision sur les destins des autres. Cependant, des effets secondaires inattendus peuvent se produire, mais difficile de savoir lesquels.
Cela rejoint la signification de la lune vert sang : un grand changement dont on ignore s'il est positif ou négatif. Et voilà, nous en revenons au sujet d'origine !
« Dommage que je ne sois pas encore une grande sorcière, je ne peux pas faire de toi mon esprit protecteur pour l'instant », lui répondit la petite sorcière.
« Je connais un autre moyen de conclure un pacte avec une sorcière. On dirait que nous n'avons pas d'autre solution que d'y avoir recours », lui dit alors la jeune femme.
La nuit était éclairée par une lune vert sang. La nuit du sabbat tombait également à ce moment.
Soit dit en passant, la nuit du sabbat est un rituel ancien et interdit. La légende raconte que les pouvoirs des sorcières atteignent leur apogée pendant cette nuit. Elles accomplissent des rituels en secret, offrent des sacrifices et brûlent des feux de joie toute la nuit. Cette coutume a été oubliée dans la partie la plus occidentale du continent magique, mais elle a été relancée pour une raison ou une autre dans les bois profonds. En théorie, seules les grandes sorcières ou les personnes d'un rang équivalent ou supérieur sont autorisées à participer et à convier des invités.
Mais en réalité, la participation à la nuit du sabbat était directement liée aux émotions et au statut matrimonial des sorcières.
Pour une raison que nous ignorons, la voyante connaissait le milieu des sorcières, tandis que la petite sorcière ne connaissait rien à l'art de la divination. En tout cas, elles décidèrent de se rendre à la nuit du sabbat par pure curiosité, pour que la petite sorcière puisse apaiser l'anxiété qu'elle ressentait dans sa quête du feu inextinguible.
Sous le clair de lune vert sang, les grandes sorcières dansaient autour d'un feu de camp.
La petite sorcière et la jeune voyante se cachèrent dans l'ombre des arbres encore plus épaisse que les nuages, à une distance où le feu de camp ne pouvait pas les éclairer.
« Il faut attendre le lendemain de la nuit de l'ancien rituel interdit du sabbat, lorsque l'aube se lèvera, pour que toutes les sorcières partent. »
« Parmi les cendres grises se trouvera un feu inextinguible. Si un mortel emportait cette flamme pour en faire une offrande, cela équivaudrait à conclure un pacte avec une sorcière », lui affirma la jeune fille.
« Cette méthode fonctionne tout le temps ? », lui demanda la petite sorcière.
« Certaines sorcières refusent le pacte... Mais la plupart d'entre elles aiment les médiums. Et moi, je n'ai pas peur de devenir un monstre effrayant », lui assura alors la divinatrice d'un ton qui témoignait d'une envie ardente.
« Ça voudrait dire que c'est un « feu éternel », non ? », répondit la petite sorcière, avant de lui demander : « Et si jamais je prenais ce feu, que se passerait-il ? »
Sous le clair de lune vert sang, les grandes sorcières chantèrent une chanson bien à elles :
« Si tout se passait comme dans l'opéra des sorcières... »
« Il n'y aurait plus de raison d'être amères. »
« Notre sabbat se termine avec éclat. »
« L'histoire ne s'arrêtera pas. »
« Car, chaque nuit qui suivra sera la nuit des sorcières... »
La petite sorcière qui écoutait dans l'obscurité ressentit comme de la honte dans son cœur. Non pas parce qu'elle craignait que parmi les grandes sorcières présentes, pouvait se trouver les professeurs, la directrice ou la doyenne de son école. Elle était sûre qu'aucune de ses connaissances n'était là, et elle connaissait tout le monde dans l'établissement.
Dans l'école où la petite sorcière allait, les relations entre enseignantes et élèves étaient assez détendues, mais il existait un classement selon l'âge. Les élèves des différentes enseignantes étaient également autorisées à se parler hors des cours. La création de ce système remonte à l'avènement des Sorcières de l'ouest, il y a très longtemps. Elles n'hésitaient pas à échanger des sorts et des rituels secrets entre elles, ce qui contribua à leur montée en puissance à l'époque. Bien entendu, l'organisation à laquelle appartenait la petite sorcière descendait directement des Sorcières de l'ouest. Je ne le dis pas maintenant parce que j'ai oublié de le faire plus tôt.
Bref, elle dit à la voyante :
« C'est une opportunité en or qui se présente à toi, alors fonce ! Attends l'aube pour éteindre le feu. Si tu te transformes malheureusement en monstre, j'abrégerai tes souffrances. »
En signe d'amitié, la jeune fille offrit à la petite sorcière sa boule de cristal.
« C'est une boule de cristal qui se réjouit pour tous les destins connus et son cœur se brise pour toutes les tragédies qui sont encore inconnues. Si jamais tu te sens perdue, laisse la boule de cristal te montrer ce qu'il faut faire ! »
À vrai dire, cette boule de cristal a une histoire...
Tome III[]
Il y a une écriture mystérieuse avant que le texte ne commence : « Il est si rare que R soit lucide pendant un moment. Devrait-elle vraiment perdre ce peu de temps précieux pour écrire ? » « Pas d'inquiétude. Pour une sorcière, c'est ce qu'il y a de plus important. »
Lors de son périple, la petite sorcière rencontra des personnes qui s'apprêtaient à tuer des rois démons.
Elle décida de se joindre à eux dans leur mission.
Ces personnes lui dirent que, plus elle tuait de rois démons, plus sa puissance augmenterait.
Cela était vrai.
Par la suite, ils tombèrent sur un roi démon artificiel.
Après cet incident, la petite sorcière continua à chasser des rois démons et écrivait dans son « journal de combat contre les rois démons » à chaque fois qu'elle en tuait un.
Ils rencontrèrent un roi démon artificiel dans une maison délabrée. Au début, personne ne le remarqua, car tous pensaient qu'il s'agissait de moisissure.
Après avoir inhalé des spores, les compagnons de la petite sorcière se transformèrent respectivement en un robot d'apparence grossière (la petite sorcière le trouvait laid et avait l'impression que ses compétences en alchimie laissaient à désirer), en une jolie jeune fille (qui était au départ un homme, mais la petite sorcière pensa en premier qu'il s'agissait d'une inversion de l'hermaphrodisme séquentiel biologique), et un pirate (la petite sorcière ne savait pas ce qu'il faisait là).
Après un certain temps, les membres de l'équipe développèrent tous certains troubles de l'identité. Ils étaient tous les trois de la même espèce, et n'auraient pas dû prendre une apparence aussi différente les uns des autres, alors que leurs symptômes étaient très similaires.
La petite sorcière découvrit que la moisissure avait une conscience, ce qui lui permettait de transformer les êtres vivants en ce qu'ils rêvaient d'être. Elle ne se transforma pas, car elle était satisfaite d'être elle.
Elle décida alors de tester les propriétés spéciales de ce champignon.
La petite sorcière essaya de manger une partie de la moisissure et découvrit qu'elle était comestible sans aucun effet secondaire. C'était peut-être une erreur de considérer cela comme de la moisissure, mais la moisissure bleue qui se développe sur certains fromages était aussi comestible, alors elle pouvait continuer à le faire. Il convient de noter qu'après avoir coupé un morceau de moisissure, ses filaments disparaissent aussitôt. C'était probablement un signe d'intelligence collective rudimentaire.
Pour communiquer plus facilement, la petite sorcière voulut se transformer en moisissure, ce qu'elle parvint à faire par la suite.
Il s'avéra que le groupe de moisissures envoyait seulement d'étranges signaux biologiques à déchiffrer. En y repensant, l'intelligence collective de cette entité était peut-être encore plus faible que ce que nous imaginions.
Finalement, la moisissure s'autodétruisit et la petite sorcière put déchiffrer son mode de communication. La moisissure traversait une dissonance dans la perception et la compréhension d'elle-même en voyant la petite sorcière se transformer en elle. Les signaux qu'elle envoyait constamment étaient en réalité des questions de nature philosophique : « Qui suis-je ? ». Son intelligence était bien plus élevée que nous imaginions.
Les membres de l'équipe désormais guéris affirmèrent à la petite sorcière que c'était un roi démon artificiel. Il était bien un roi démon, mais appartenait à une classe différente.
Dommage, la petite sorcière aurait voulu l'observer davantage et prendre des notes.
Ensuite, la petite sorcière et son équipe rencontrèrent le roi démon tamia. Cette fois, ses coéquipiers la prévinrent que cette créature était aussi une sorte de roi démon.
Il faisait partie de la même catégorie qu'un roi démon ordinaire, mais d'une classe différente.
Le roi démon tamia avait l'air féroce. La petite sorcière en déduisit que son agressivité venait d'une gestation ou de l'élevage de sa progéniture.
En infiltrant le repaire du roi démon tamia, elle découvrit qu'il s'agissait d'un mâle. Un de ses coéquipiers fut également dévoré.
Le roi démon tamia avait juste un mauvais caractère. La petite sorcière décida de rapporter les résultats de son enquête à son retour, pour éviter que pareille tragédie ne se reproduise.
Elle tenta ensuite de nourrir le roi démon tamia avec des graines de courge afin de l'attirer... et perdit un autre de ses coéquipiers.
Le roi démon tamia n'avait pas l'air d'être végétarien.
Le dernier de ses coéquipiers s'enfuit après avoir déduit qu'il serait le prochain à perdre la vie. Cette déduction était incomplète, car le processus et la conclusion étaient erronées.
De la viande de sanglier des forêts de première qualité fut ensuite utilisée pour attirer le roi démon tamias dans le piège. Sa graisse et sa fourrure le rendaient résistant au feu et à la glace. Bien qu'il n'eût jamais été disséqué, les résultats montraient qu'il pouvait respirer sous l'eau.
Finalement, le roi démon tamia fut éliminé en vidant l'air de son environnement, ce qu'il semblait ne pas supporter.
Beaucoup de rois démons semblaient puissants, mais ils avaient tous leur faiblesse. Il en allait de même pour les créatures alchimiques.
En fin de compte, la petite sorcière dut affronter un roi démon standard qui appartenait à la famille des primates.
Tome IV[]
Il y a une écriture mystérieuse avant que le texte ne commence : « Votre Majesté, pourquoi autant de fils d'intrigue non résolus ? Il faut avoir pitié de mes vieux os. »
Elle trouva le grand roi démon. Si vous vous souvenez bien : plus elle tuai... Euh, éliminait des rois démons, plus ses pouvoirs se renforçaient. De ce fait, la petite sorcière devint redoutable. Le grand roi démon n'était pas de taille face à elle.
« Peux-tu vraiment tuer une forme de vie qui semble humaine et dotée d'intelligence ? », lui cria le grand roi démon dans une tentative désespérée de survivre.
« Tu as raison. Je n'avais de toute façon pas l'intention de te faire quoi que ce soit », lui répondit la petite sorcière. « Mon objectif est de trouver le « feu éternel », je ne l'ai pas oublié. La recherche, l'observation et l'élimination des rois démons n'était même pas un moyen d'y parvenir, mais d'accumuler une force de base. »
La petite sorcière utilisa quelque chose (je ne sais pas ce que c'est, parce que je n'y connais rien en magie ou en occultisme) pour ligoter le grand roi démon avant de le ramener dans la grande ville à proximité.
La petite sorcière s'était présentée pour son évaluation en tant que stagiaire des Sorcières de l'ouest. Bien entendu, elle avait un document pour prouver son identité. Il lui permettait de voyager entre différents royaumes des mortels. De plus, il était extrêmement difficile de falsifier ce document, ce qui lui évitait des situations clichées bien embarrassantes.
La maire de la ville était dans une position difficile. D'ailleurs, ce pays était une confédération d'états assez... accommodante. Puisqu'il y avait une maire, cela signifiait l'absence de système aristocratique ou basé sur l'hérédité. Bref, la question du roi démon était délicate pour elle.
Souvenez-vous, la race dominante sur cette planète s'appelle les Néphilims, et qu'ils sont le résultat d'un mélange entre les hommes et les dieux ! En fait, les grands rois démons sont répartis dans les catégories suivantes : classe des rois démons, ordre des rois démons et Néphilims. Puisqu'ils sont appelés la race dominante, ces derniers sont bien entendu plus puissants que les mortels en général. La trame de l'histoire indique l'existence d'un métissage entre les hommes et les dieux. De ce fait, il y a aussi des dieux.
En prenant du recul, les Néphilims disposaient également d'un certain degré d'immunité : s'ils blessaient cinq personnes ou moins, ils ne pouvaient pas être jugés selon la loi des mortels et devaient être extradés vers le territoire des Néphilims. Le grand roi démon n'avait mangé que des milliers de sangliers des forêts et de poulets.
En bref, cela se transformait en question de diplomatie et de politique. Bien sûr, la maire pouvait mettre cela sous la responsabilité des Sorcières de l'ouest, mais elle risquerait de se mettre toutes les sorcières du continent à dos.
De plus, la maire était aussi une amie de la petite sorcière. Elle ne ferait jamais quoi que ce soit qui puisse nuire aux autres sorcières.
Après un peu de rhétorique diplomatique, une politique conciliante et la mesure du pour et du contre, le grand roi démon estima qu'il fallait se venger sur la bonne personne. La cible de sa vengeance se limitait désormais donc à la petite sorcière.
Mais il ne pouvait pas la battre, alors tant pis.
Pour finir, je pense que vous vous souvenez de la boule de cristal, non ? Comme la petite sorcière avait perdu son objectif de quête à ce stade, elle décida de sortir l'objet pour y jeter un coup d'œil.
Tome V[]
L'écriture ici est pratiquement du gribouillage. Peut-être que l'auteur n'écrit pas souvent, ou peut-être qu'il s'est passé quelque chose.
Un visage familier apparut dans la boule de cristal. « C'est ta professeure de magie qui te parle. L'épreuve est terminée. Tu n'as pas réussi à obtenir ta licence de sorcière. »
Tome VI[]
« Est-il encore nécessaire d'écrire, le moment présent étant ce qu'il est ? » « Je m'en charge, alors. Les opportunités de revenir dans ce monde sont rares. Alice penserait la même chose : si nous ne continuons pas, alors tout cela aura été inutile dès le début. »
La petite sorcière se précipita vers l'endroit où sa professeure se trouvait. Elle voulut lui demander pourquoi l'épreuve avait pris fin et pourquoi elle ne pouvait pas devenir une véritable sorcière. Elle voulait lui jeter des objets (même si elle ne jetterait que ceux qui ne se casseraient pas et qu'elle pouvait soulever, tout en évitant la tasse de thé préférée de sa professeure) et était même prête à briser sa deuxième tasse de thé préférée pour montrer à quel point la situation était grave (elle l'avait évidemment achetée elle-même, ce n'était pas un cadeau de ses amies). La petite sorcière appréciait ces cadeaux autant que ses amies et n'y toucherait jamais lors d'une crise émotionnelle.
« Octavia est de retour, parle du bon vieux temps avec elle. »
La professeure lui dit calmement au moment où elles se revirent. En un instant, les émotions que la petite sorcière avait emmagasinées, brassées, fermentées, mijotées et dont elle avait répété la façon de les exprimer d'innombrables fois avaient disparu.
Octavia était l'une de ses bonnes amies, et celle de la vieille sorcière des légendes. Sa maison fut détruite, mais elle n'eut pas le courage de résister et entreprit donc une vie d'errance éternelle.
Elle vit de nombreux mondes et raconta à la petite sorcière maintes histoires sur le ciel qui se trouvait au-delà du ciel.
« L'univers tout entier est sur le point de mourir. Les choses en ont dépassé les bornes il y a quelque temps déjà, mais elles sont sur le point de se dégrader très rapidement. » Octavia était assise dans une cour baignée de soleil. Elle versa du thé dans leurs tasses préférées.
La petite sorcière tira une chaise et s'assit. « Tu es revenue bien soudainement », dit-elle. « Nous ne t'avons même pas préparé de chaise. Tu es probablement assise sur la chaise de la vieille sorcière. »
« De nombreuses étoiles à travers l'univers se sont éteintes. Je ne sais pas combien de temps il nous reste », déclara Octavia. « C'est pour cela que je voulais revenir te voir. »
« Tu penses que c'est pour ça que ma professeure et les autres ont arrêté toutes les épreuves de la licence de sorcière ? Parce que tu es revenue pour leur annoncer cette nouvelle ? », demanda la petite sorcière.
« Peut-être. Dans un monde pareil, toutes choses perdent leur sens. Tu n'as plus besoin de devenir une sorcière. »
« Dans ce cas, je ne suis plus fâchée contre ma professeure », dit la petite sorcière.
« Mais c'est contre moi que tu le seras ? Tu ne pourras plus en être une par ma faute », dit O.
« Oui, si tu partais sans jamais revenir », telle fut la réponse de la petite sorcière. « Je vais aller te chercher une chaise dans la chambre. »
« Je peux juste rester assise sur la chaise de la vieille sorcière, non ? Elle est trop âgée pour se lever maintenant. »
« Tu ne peux pas faire ça ! Cette chaise lui appartient, tout comme ta chaise est à toi », argumenta avec sérieux la petite sorcière auprès d'O. « À chacune sa chaise. De cette façon, leur souvenir sera présent, malgré leur absence. Nous ne pouvons donc pas nous asseoir sur les mauvaises chaises. »
Octavia laissa échapper un léger sourire.
Pour s'excuser d'avoir mis fin à l'épreuve qui aurait permis à la petite sorcière d'en devenir une grande, elle lui annonça une nouvelle :
Du coup...
« Le feu éternel existe réellement, il se trouve... »
Tome VII[]
La reliure et la mise en page sont superbement réalisées, mais le contenu est entièrement manuscrit. À en juger par l'écriture, il y a plus d'un auteur. « J'ai trouvé le sens derrière l'écriture... C'est-à-dire, vous dire : j'aimerais tellement que vous soyez là aussi. »
Secouée par les vagues du temps, passant par le vortex où convergeaient d'innombrables causalités, transperçant d'innombrables fils de l'intrigue, elle rata bien des choses. Même la cérémonie d'adieu de la grande sorcière qu'elle admirait se termina dans la solitude sans qu'elle puisse y assister.
Quoi qu'il en soit, la petite sorcière a traversé toutes sortes de défis hasardeux et de choses absurdes pour se présenter à la vieille sorcière. En vérité, elle ne pensait pas qu'il y avait grand-chose à dire sur ce qu'elle avait vécu, et pourquoi tant d'encre avait dû couler sur les événements qui avaient eu lieu plus tôt. En fin de compte, les choses les plus importantes étaient le goûteron de la sorcière et le but qu'elle poursuivait.
En vérité, elle l'avait déjà vue avant le début de son voyage. Dans un ciel aussi sombre qu'un sac de charbon (ou peut-être une caverne, car il n'y a pas de différence entre les deux) était suspendue une étoile de faible rayonnement, résistant aux ténèbres du monde qui s'imposait de toutes parts. Alors que l'univers s'assombrissait progressivement et que toutes les étoiles, dont celle connue sous le nom de soleil, s'éteignaient une par une, tout le monde s'était mis d'accord pour l'appeler l'étoile du Scorpio. La petite sorcière se souvenait d'avoir entendu parler de cela pendant le goûteron de la sorcière, mais elle ne se souvenait que de ce nom et de rien d'autre.
Bref, la petite sorcière apparut devant la vieille sorcière, qui était en réalité l'étoile du Scorpio, celle qui brûlait encore, même à la toute fin. Cependant, sa flamme était maintenant très faible, une étincelle à peine. La petite sorcière lui tint la main, devenue sèche et cassante comme une branche décrépie. Elle se souvint que la vieille sorcière eut un jour son âge et que ses mains pâles et douces tenaient élégamment des tasses de thé à une époque lointaine. Ces mêmes mains servirent à faire beaucoup de magie et allumèrent des flammes dans de nombreux mondes.
La petite sorcière dit :
« On dirait que personne ne veut que la flamme s'éteigne, et je le comprends. Mais nous n'y pouvons rien. La dernière fois que nous nous sommes dit adieu lors d'une réunion du Hexenzirkel où vous étiez présente, les sorcières avaient dit que celles d'entre nous qui vivaient longtemps perdraient beaucoup de choses au fil des années. » Ainsi la vie, la mort, l'amour et la haine n'auraient plus beaucoup de sens, mais ce n'est pas vrai. Ce n'étaient que des mots pour réconforter leurs compagnons qui partaient avant elles. Elles chérissent donc d'autant plus chaque flamme et chaque lumière infimes qui brillent dans ce monde sombre et dépourvu d'espoir, ainsi que les ombres qu'elles projettent.
« Vous avez souvent affirmé que vous n'étiez pas notre égale, mais j'ai toujours pensé que vous étiez la sorcière la plus adorable et la plus puissante d'entre nous. Vous avez souvent dit que vous laissez peu de choses derrière vous, mais les histoires que vous nous avez contées contiennent d'innombrables mondes. Même si un siècle ou un millénaire s'écoulait, même si l'apocalypse dont s'inquiétait une certaine sorcière astrologue se produisait, et même si toutes les sorcières ayant vécu très longtemps se mettaient à mourir, la petite lumière qui émane de ces petits mondes ne s'atténuerait pas. Vous étiez la plus grande des sorcières, bien plus grande que nous toutes. Adieu. »
La vieille sorcière ne répondit pas, car tout ce qui restait ici n'était qu'une coquille vide, pas différente des nombreuses autres que la petite sorcière avait rencontrées au cours de ses aventures. En fait, elles étaient faites du même matériau de base, avec pour seule différence la minuscule lumière d'une flamme présente dans l'une d'entre elle.
Et ainsi, la petite sorcière prit la flamme qui avait consumé la vieille sorcière et entreprit son voyage de retour. Arrêtons l'histoire ici. Les aventures de la petite sorcière allaient cependant continuer, car elle avait décidé de porter le feu de la vieille sorcière à travers l'univers pour éclairer chaque recoin du temps.