Folios de feuillage est une collection de livres qui peut être trouvée au Foyer de Daena, à Sumeru.
Après avoir complété la quête d'Archons Là où se trouve le bateau de la conscience du Chapitre III, Acte 5 : Pulsation akashienne et montée de la flamme de kalpa, certaines parties du texte sont modifiées.
Version 1[]
Tome I[]
Une biographie écrite par des chercheurs spécialistes de la Sumeru antique. Elle relate le parcours de la Kusanali à l'époque de la calamité.
... Je n'ose me permettre de mentionner son véritable nom, et encore moins d'empiéter sur mon autorité ou de spéculer sur son apparence divine. Moi, Sunitha Cosamvi, servante aux maigres connaissances, me contente de conserver les histoires que j'ai entendues des sages qui l'ont suivie dans le passé, ces récits ne proviennent d'aucune autre source. Ces paroles aussi véritables et raisonnables que l'est mon existence.
Lorsque l'ombre de la lune fut brisée, des hordes de bêtes émergèrent des profondeurs de l'abîme, dévorant les êtres vivants par milliers. Parmi ceux qu'elle avait créés, aucun ne put échapper à ce funeste destin. La bonté, la paix et la sagesse, tout ce qu'elle avait offert périt sans exception devant le mal. Sous cette lune décroissante, la marée noire de la décadence déferla sur le désert et dans les vallées, souillant les sources autrefois claires et jonchées de roses. Sa saleté souilla la terre, tandis que les mortels tremblèrent de désespoir. Les sages l'appelèrent la marée noire, car il s'agissait d'une sombre inondation qui engloutissait les champs, les villages et les villes.
Elle fut témoin de ce triste spectacle, et le chagrin et la souffrance des êtres vivants la firent pleurer amèrement. Ses larmes coulèrent sur le sol et éteignirent les feux maléfiques qui rongeaient cette terre brûlée et stérile, pour finalement donner naissance à des fleurs remplies de rosée douce. Cependant, la racine du fléau se trouvait encore sous la terre, et l'ombre de la mort continuait d'obscurcir le clair de lune. C'est pourquoi elle fit le vœu de sauver les êtres vivants sur terre, et se mit en route pour un dernier voyage avec ses disciples.
Tome II[]
Une biographie écrite par des chercheurs spécialistes de la Sumeru antique. Elle relate le parcours de la Kusanali à l'époque de la calamité.
Suivant les ombres et la lumière, elle entra dans une forêt dévastée depuis bien longtemps. À chaque pas qu'elle faisait, des milliers de nilotpalotus fleurissaient. Toutes les calamités, les incendies, la mort et la destruction, reculèrent devant sa merveilleuse sagesse. Des fleurs parfumées refleurirent et proliférèrent dans cette terre sans vie jusqu'à devenir de nos jours aussi abondantes que le gravier de la Rivière d'Ardravi. Quand elle chantait, même les ouragans s'apaisaient pour devenir de doux soufflets faisant osciller la clochette de sa boutonnière qui résonnait avec élégance. Tous les esprits, leurs envoyés, les êtres humains et non humains étaient emplis de joie. Ils la couvraient de louanges, car elle était la plus sagace et la plus miséricordieuse.
Dans les profondeurs de la forêt, elle ramassa de l'herbe pour en faire un instrument, des fleurs pour en faire une couronne, puis joua de son karrenay sans faire une seule fausse note. En un instant, des milliers de troupes démoniaques furent réduites en poussière et se dispersèrent, si bien qu'on ne les retrouva plus jamais. Elle essuya doucement les larmes des êtres vivants de la forêt et apaisa leur angoisse, tout comme elle avait autrefois soufflé le vent de la vie sur la mer de sable aride, comme l'émissaire de l'Oasis éternelle dans les temps anciens.
Néanmoins, la terre était encore dévastée. Les esprits malins et les démons avaient dévoré son cœur et en avaient fait leur demeure, une grotte des enfers hors de portée du soleil, de la lune ou du feu. Ils chérissaient la poussière et se régalaient de la boue. Ils étaient revêtus de plumes tels des oiseaux, mais étaient incapables de s'élever dans les airs. Elle décida alors de se rendre dans la grotte obscure, d'entrer dans ce lieu maléfique dont personne ne pouvait sortir et de poursuivre sur sa voie pure et miséricordieuse.
Elle s'avança seule vers ce cœur terrestre vidé et toucha doucement son visage intemporel. C'est alors qu'elle prit l'identité de l'immortelle Gaokerena et devint le monde terrestre lui-même. Chaque brin de connaissance et chaque plante odorante étaient issus de sa volonté éternelle. Une mer de fleurs l'entourait, aussi verte que le jade, aussi parfumée que la rosée, aussi élégante que des vêtements célestes. Des centaines d'oiseaux chantaient autour d'elle, louant la nouvelle vie qu'elle avait finalement trouvée, tout comme des mortels abandonnant de vieux vêtements contre des habits neufs, et se débarrassant de leurs entraves pour monter sur le temple éternel.
Tome III[]
Une biographie écrite par des chercheurs spécialistes de la Sumeru antique. Elle relate le parcours de la Kusanali à l'époque de la calamité.
Beaucoup n'avaient jamais entendu sa voix, et même s'ils l'avaient entendue, ils ne l'auraient pas reconnue. Car les personnes qui entendent bien de loin et savent prêcher sont tout aussi rares que celles qui connaissent la vérité et savent l'enseigner. Sa volonté imprègne tout et est aussi indestructible que la sagesse elle-même. Personne ne peut détruire l'indestructible, car il n'y a jamais eu d'absence d'existence dans ce monde, ni d'existence d'absence.
Chacun doit savoir que la forêt fut ravagée par une marée noire de bêtes, que le clair de lune tombant sur les eaux calmes fut brisé en morceaux tout comme le rêve qu'il reflétait et que le labyrinthe sans fin s'effondra au milieu des flammes. Mais les souvenirs ne se brisèrent jamais ni ne tombèrent jamais, comme la sagesse qu'elle laissa derrière elle, éternelle, immortelle, permanente et ancienne.
Suivant ses conseils, la princesse du royaume des rêves arracha doucement les branches blanches et reconstruisit les terrains de chasse verdoyants à partir des feuilles fanées. Les enfants ambitieux de la forêt purent à nouveau reposer en paix. Quelle que soit sa souffrance, un chasseur retrouve toujours son chemin. C'était la première et dernière promesse qu'elle fit auprès des enfants et des adultes qui étaient autrefois eux-mêmes des enfants. Peut-être que la poussière de lune dispersée dans le monde disparaîtra comme la rosée, mais ce qui reste dans la mémoire, tous les rêves et les réflexions, ont une nature pure qui restera inchangée comme la perle que ni mille vents ni cent sables ne peuvent altérer.
Version 2[]
Les textes sont remplacés par les textes suivants après avoir complété la quête d'Archons Là où se trouve le bateau de la conscience.
Tome I[]
Une biographie écrite par des chercheurs spécialistes de la Sumeru antique. Elle relate le parcours de la Kusanali à l'époque de la calamité.
... Je n'ose me permettre de mentionner son véritable nom, et encore moins d'empiéter sur mon autorité ou de spéculer sur la divinité dont elle a fait preuve alors. Moi, Sunitha Cosamvi, servante aux maigres connaissances, me contente de conserver les histoires que j'ai entendues des sages qui l'ont suivie dans le passé, ces récits ne proviennent d'aucune autre source. Ces paroles aussi véritables et raisonnables que l'est mon existence.
Lorsque l'ombre de la lune fut brisée, des hordes de bêtes émergèrent des profondeurs de l'abîme, dévorant les êtres vivants par milliers. Parmi ceux qu'elle avait créés, aucun ne put échapper à ce funeste destin. La bonté, la paix et la sagesse, tout ce qu'elle avait offert périt sans exception devant le mal. Sous cette lune décroissante, la marée noire de la décadence déferla sur le désert et dans les vallées, souillant les sources autrefois claires et jonchées de roses. Sa saleté souilla la terre, tandis que les mortels tremblèrent de désespoir. Les sages l'appelèrent la marée noire, car il s'agissait d'une sombre inondation qui engloutissait les champs, les villages et les villes.
Elle fut témoin de ce triste spectacle, et le chagrin et la souffrance des êtres vivants la firent pleurer amèrement. Ses larmes coulèrent sur le sol et éteignirent les feux maléfiques qui rongeaient cette terre brûlée et stérile, pour finalement donner naissance à des fleurs remplies de rosée douce. Cependant, la racine du fléau se trouvait encore sous la terre, et l'ombre de la mort continuait d'obscurcir le clair de lune. C'est pourquoi elle fit le vœu de sauver les êtres vivants sur terre, et se mit en route pour un merveilleux voyage avec ses serviteurs.
Tome II[]
Une biographie écrite par des chercheurs spécialistes de la Sumeru antique. Elle relate le parcours de la Kusanali à l'époque de la calamité.
Suivant les ombres et la lumière, elle entra dans une forêt dévastée depuis bien longtemps. À chaque pas qu'elle faisait, des milliers de nilotpalotus fleurissaient. Toutes les calamités, les incendies, la mort et la destruction, reculèrent devant sa merveilleuse sagesse. Des fleurs parfumées refleurirent et proliférèrent dans cette terre sans vie jusqu'à devenir de nos jours aussi abondantes que le gravier de la Rivière d'Ardravi. Quand elle chantait, même les ouragans s'apaisaient pour devenir de doux soufflets faisant osciller la clochette de sa boutonnière qui résonnait avec élégance. Tous les esprits, leurs envoyés, les êtres humains et non humains étaient emplis de joie. Ils la couvraient de louanges, car elle était la plus sagace et la plus miséricordieuse.
Dans les profondeurs de la forêt, elle ramassa de l'herbe pour en faire un instrument, des fleurs pour en faire une couronne, puis joua de son karrenay sans faire une seule fausse note. En un instant, des milliers de troupes démoniaques furent réduites en poussière et se dispersèrent, si bien qu'on ne les retrouva plus jamais. Elle essuya doucement les larmes des êtres vivants de la forêt et apaisa leur angoisse, tout comme elle avait autrefois soufflé le vent de la vie sur la mer de sable aride, comme l'émissaire de l'Oasis éternelle dans les temps anciens.
Mais cette terre était restée brisée, son cœur dévoré par des esprits maléfiques et des monstres qui en avaient fait leur demeure : c'était une caverne de damnés où ne brillent ni soleil, ni lune, ni feu. La poussière qu'ils prenaient pour des trésors et la boue leur servaient de mets délicats, comme des oiseaux revêtus de plumes mais incapables de s'élever dans les cieux. Elle fit donc un grand vœu, jurant qu'elle irait dans ces cours chancreuses et pourrissantes, et qu'elle entreprendrait un périple pour purifier les terres desséchées.
Tous les esprits, leurs envoyés, les êtres humains et non humains la regardaient lorsqu'elle s'avança seule vers ce cœur terrestre vidé et toucha doucement son visage intemporel. Ainsi, toute la bonté, la paix et la sagesse qu'elle avait accordées au monde prit l'identité de l'immortelle Gaokerena et devint le monde terrestre lui-même. Les lotus purs s'épanouirent à cet instant. Une mer de fleurs l'entourait, aussi verte que le jade, aussi parfumée que la rosée, aussi élégante que des vêtements célestes. Des centaines d'oiseaux chantaient autour d'elle, louant la jeunesse qu'elle avait finalement retrouvée. Les années que perdaient les enfants des hommes l'étaient à jamais, comme le souffle du vent à travers la forêt, mais elle revint en dépit de tout cela, montrant de nouveau sa divinité incandescente au monde, à l'image du début, quand elle sema les premières graines sur le sable du désert. Comme le chant dit :
Un serment ambitieux fraya cette route. Briser les chaînes, alléger les peines et balayer les doutes.
Ennemis et démons s'enfuirent, frappés par les auspices de sa lumière rayonnante. Au milieu de la fumée putride germa une nouvelle sagesse divine.
Admirez la lumière de cette sagesse de retour, éclatante peu importe la distance. Tels les rayons du soleil perçant les nuages ou le clair de lune éclairant la voûte céleste.
Les lotus s'épanouissent sous sa lueur. Je chante maintenant ces louanges dans ce lieu plein d'espoir et de bonheur.
Tome III[]
Une biographie écrite par des chercheurs spécialistes de la Sumeru antique. Elle relate le parcours de la Kusanali à l'époque de la calamité.
Nombreux étaient ceux qui n'avaient jamais entendu sa voix et même ceux qui la connaissaient ignoraient que c'était la sienne. Pourtant, elle écoutait toujours leurs souhaits. Nombreux étaient ceux qui n'avaient jamais vu son visage et même ceux qui la connaissaient ignoraient que c'était le sien. Pourtant, elle continuait à veiller sur leurs rêves. Rares sont ceux qui racontaient les histoires entendues de loin, comme étaient ceux qui enseignaient la vérité qu'ils avaient clairement apprise. Encore aujourd'hui, sa volonté imprégnait tout. Elle vivait au Sanctuaire de Surasthana et prenait soin des rêves de tous les êtres vivants de ces terres, comme à son retour, lorsqu'elle exigea que la reine du royaume des rêves brise les branches immaculées pour reconstruire le terrain de chasse émeraude au milieu des feuilles mortes.
La forêt était autrefois envahie par une horde de bêtes sombres et le labyrinthe sans fin s'écroula sous les flammes. Le souverain de tous les animaux lâcha un cri furieux dans son dernier soupir et tomba en protégeant tout ce qu'elle lui avait confié. Toutefois, aucun malheur ne put lui arracher son merveilleux rêve. Tant que les gens attendaient avec impatience le rêve de la nuit suivante, nouveaux souvenirs et fleurs sereines s'épanouiraient dans la rosée du matin et la poussière de la lune.
Ce fut sa promesse envers les rêveurs, la première et la dernière. Les souvenirs étaient comme des perles : même ballottées par les vents et les sables, leur véritable couleur demeurait. Les beaux rêves étaient à l'image de l'herbe nouvelle : même dévorés par des flammes ardentes, ils renaissaient dans la douce brise du printemps.
Comparaison des textes[]
Les différences entre les histoires initiales et les histoires modifiées, soit avant et après avoir complété la quête d'Archons Là où se trouve le bateau de la conscience, sont marquées dans les sections suivantes.
Tome I[]
Avant | Après |
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... Je n'ose me permettre de mentionner son véritable nom, et encore moins d'empiéter sur mon autorité ou de spéculer sur son apparence divine. Moi, Sunitha Cosamvi, servante aux maigres connaissances, me contente de conserver les histoires que j'ai entendues des sages qui l'ont suivie dans le passé, ces récits ne proviennent d'aucune autre source. Ces paroles aussi véritables et raisonnables que l'est mon existence. Lorsque l'ombre de la lune fut brisée, des hordes de bêtes émergèrent des profondeurs de l'abîme, dévorant les êtres vivants par milliers. Parmi ceux qu'elle avait créés, aucun ne put échapper à ce funeste destin. La bonté, la paix et la sagesse, tout ce qu'elle avait offert périt sans exception devant le mal. Sous cette lune décroissante, la marée noire de la décadence déferla sur le désert et dans les vallées, souillant les sources autrefois claires et jonchées de roses. Sa saleté souilla la terre, tandis que les mortels tremblèrent de désespoir. Les sages l'appelèrent la marée noire, car il s'agissait d'une sombre inondation qui engloutissait les champs, les villages et les villes. Elle fut témoin de ce triste spectacle, et le chagrin et la souffrance des êtres vivants la firent pleurer amèrement. Ses larmes coulèrent sur le sol et éteignirent les feux maléfiques qui rongeaient cette terre brûlée et stérile, pour finalement donner naissance à des fleurs remplies de rosée douce. Cependant, la racine du fléau se trouvait encore sous la terre, et l'ombre de la mort continuait d'obscurcir le clair de lune. C'est pourquoi elle fit le vœu de sauver les êtres vivants sur terre, et se mit en route pour un dernier voyage avec ses disciples. |
... Je n'ose me permettre de mentionner son véritable nom, et encore moins d'empiéter sur mon autorité ou de spéculer sur la divinité dont elle a fait preuve alors. Moi, Sunitha Cosamvi, servante aux maigres connaissances, me contente de conserver les histoires que j'ai entendues des sages qui l'ont suivie dans le passé, ces récits ne proviennent d'aucune autre source. Ces paroles aussi véritables et raisonnables que l'est mon existence. Lorsque l'ombre de la lune fut brisée, des hordes de bêtes émergèrent des profondeurs de l'abîme, dévorant les êtres vivants par milliers. Parmi ceux qu'elle avait créés, aucun ne put échapper à ce funeste destin. La bonté, la paix et la sagesse, tout ce qu'elle avait offert périt sans exception devant le mal. Sous cette lune décroissante, la marée noire de la décadence déferla sur le désert et dans les vallées, souillant les sources autrefois claires et jonchées de roses. Sa saleté souilla la terre, tandis que les mortels tremblèrent de désespoir. Les sages l'appelèrent la marée noire, car il s'agissait d'une sombre inondation qui engloutissait les champs, les villages et les villes. Elle fut témoin de ce triste spectacle, et le chagrin et la souffrance des êtres vivants la firent pleurer amèrement. Ses larmes coulèrent sur le sol et éteignirent les feux maléfiques qui rongeaient cette terre brûlée et stérile, pour finalement donner naissance à des fleurs remplies de rosée douce. Cependant, la racine du fléau se trouvait encore sous la terre, et l'ombre de la mort continuait d'obscurcir le clair de lune. C'est pourquoi elle fit le vœu de sauver les êtres vivants sur terre, et se mit en route pour un merveilleux voyage avec ses serviteurs. |
Tome II[]
Avant | Après |
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Suivant les ombres et la lumière, elle entra dans une forêt dévastée depuis bien longtemps. À chaque pas qu'elle faisait, des milliers de nilotpalotus fleurissaient. Toutes les calamités, les incendies, la mort et la destruction, reculèrent devant sa merveilleuse sagesse. Des fleurs parfumées refleurirent et proliférèrent dans cette terre sans vie jusqu'à devenir de nos jours aussi abondantes que le gravier de la Rivière d'Ardravi. Quand elle chantait, même les ouragans s'apaisaient pour devenir de doux soufflets faisant osciller la clochette de sa boutonnière qui résonnait avec élégance. Tous les esprits, leurs envoyés, les êtres humains et non humains étaient emplis de joie. Ils la couvraient de louanges, car elle était la plus sagace et la plus miséricordieuse. Dans les profondeurs de la forêt, elle ramassa de l'herbe pour en faire un instrument, des fleurs pour en faire une couronne, puis joua de son karrenay sans faire une seule fausse note. En un instant, des milliers de troupes démoniaques furent réduites en poussière et se dispersèrent, si bien qu'on ne les retrouva plus jamais. Elle essuya doucement les larmes des êtres vivants de la forêt et apaisa leur angoisse, tout comme elle avait autrefois soufflé le vent de la vie sur la mer de sable aride, comme l'émissaire de l'Oasis éternelle dans les temps anciens. Néanmoins, la terre était encore dévastée. Les esprits malins et les démons avaient dévoré son cœur et en avaient fait leur demeure, une grotte des enfers hors de portée du soleil, de la lune ou du feu. Ils chérissaient la poussière et se régalaient de la boue. Ils étaient revêtus de plumes tels des oiseaux, mais étaient incapables de s'élever dans les airs. Elle décida alors de se rendre dans la grotte obscure, d'entrer dans ce lieu maléfique dont personne ne pouvait sortir et de poursuivre sur sa voie pure et miséricordieuse. Elle s'avança seule vers ce cœur terrestre vidé et toucha doucement son visage intemporel. C'est alors qu'elle prit l'identité de l'immortelle Gaokerena et devint le monde terrestre lui-même. Chaque brin de connaissance et chaque plante odorante étaient issus de sa volonté éternelle. Une mer de fleurs l'entourait, aussi verte que le jade, aussi parfumée que la rosée, aussi élégante que des vêtements célestes. Des centaines d'oiseaux chantaient autour d'elle, louant la nouvelle vie qu'elle avait finalement trouvée, tout comme des mortels abandonnant de vieux vêtements contre des habits neufs, et se débarrassant de leurs entraves pour monter sur le temple éternel. |
Suivant les ombres et la lumière, elle entra dans une forêt dévastée depuis bien longtemps. À chaque pas qu'elle faisait, des milliers de nilotpalotus fleurissaient. Toutes les calamités, les incendies, la mort et la destruction, reculèrent devant sa merveilleuse sagesse. Des fleurs parfumées refleurirent et proliférèrent dans cette terre sans vie jusqu'à devenir de nos jours aussi abondantes que le gravier de la Rivière d'Ardravi. Quand elle chantait, même les ouragans s'apaisaient pour devenir de doux soufflets faisant osciller la clochette de sa boutonnière qui résonnait avec élégance. Tous les esprits, leurs envoyés, les êtres humains et non humains étaient emplis de joie. Ils la couvraient de louanges, car elle était la plus sagace et la plus miséricordieuse. Dans les profondeurs de la forêt, elle ramassa de l'herbe pour en faire un instrument, des fleurs pour en faire une couronne, puis joua de son karrenay sans faire une seule fausse note. En un instant, des milliers de troupes démoniaques furent réduites en poussière et se dispersèrent, si bien qu'on ne les retrouva plus jamais. Elle essuya doucement les larmes des êtres vivants de la forêt et apaisa leur angoisse, tout comme elle avait autrefois soufflé le vent de la vie sur la mer de sable aride, comme l'émissaire de l'Oasis éternelle dans les temps anciens. Mais cette terre était restée brisée, son cœur dévoré par des esprits maléfiques et des monstres qui en avaient fait leur demeure : c'était une caverne de damnés où ne brillent ni soleil, ni lune, ni feu. La poussière qu'ils prenaient pour des trésors et la boue leur servaient de mets délicats, comme des oiseaux revêtus de plumes mais incapables de s'élever dans les cieux. Elle fit donc un grand vœu, jurant qu'elle irait dans ces cours chancreuses et pourrissantes, et qu'elle entreprendrait un périple pour purifier les terres desséchées. Tous les esprits, leurs envoyés, les êtres humains et non humains la regardaient lorsqu'elle s'avança seule vers ce cœur terrestre vidé et toucha doucement son visage intemporel. Ainsi, toute la bonté, la paix et la sagesse qu'elle avait accordées au monde prit l'identité de l'immortelle Gaokerena et devint le monde terrestre lui-même. Les lotus purs s'épanouirent à cet instant. Une mer de fleurs l'entourait, aussi verte que le jade, aussi parfumée que la rosée, aussi élégante que des vêtements célestes. Des centaines d'oiseaux chantaient autour d'elle, louant la jeunesse qu'elle avait finalement retrouvée. Les années que perdaient les enfants des hommes l'étaient à jamais, comme le souffle du vent à travers la forêt, mais elle revint en dépit de tout cela, montrant de nouveau sa divinité incandescente au monde, à l'image du début, quand elle sema les premières graines sur le sable du désert. Comme le chant dit : Un serment ambitieux fraya cette route. Briser les chaînes, alléger les peines et balayer les doutes. Ennemis et démons s'enfuirent, frappés par les auspices de sa lumière rayonnante. Au milieu de la fumée putride germa une nouvelle sagesse divine. Admirez la lumière de cette sagesse de retour, éclatante peu importe la distance. Tels les rayons du soleil perçant les nuages ou le clair de lune éclairant la voûte céleste. Les lotus s'épanouissent sous sa lueur. Je chante maintenant ces louanges dans ce lieu plein d'espoir et de bonheur. |
Tome III[]
Avant | Après |
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Beaucoup n'avaient jamais entendu sa voix, et même s'ils l'avaient entendue, ils ne l'auraient pas reconnue. Car les personnes qui entendent bien de loin et savent prêcher sont tout aussi rares que celles qui connaissent la vérité et savent l'enseigner. Sa volonté imprègne tout et est aussi indestructible que la sagesse elle-même. Personne ne peut détruire l'indestructible, car il n'y a jamais eu d'absence d'existence dans ce monde, ni d'existence d'absence. |
Nombreux étaient ceux qui n'avaient jamais entendu sa voix et même ceux qui la connaissaient ignoraient que c'était la sienne. Pourtant, elle écoutait toujours leurs souhaits. Nombreux étaient ceux qui n'avaient jamais vu son visage et même ceux qui la connaissaient ignoraient que c'était le sien. Pourtant, elle continuait à veiller sur leurs rêves. Rares sont ceux qui racontaient les histoires entendues de loin, comme étaient ceux qui enseignaient la vérité qu'ils avaient clairement apprise. Encore aujourd'hui, sa volonté imprégnait tout. Elle vivait au Sanctuaire de Surasthana et prenait soin des rêves de tous les êtres vivants de ces terres, comme à son retour, lorsqu'elle exigea que la reine du royaume des rêves brise les branches immaculées pour reconstruire le terrain de chasse émeraude au milieu des feuilles mortes. |
Chacun doit savoir que la forêt fut ravagée par une marée noire de bêtes, que le clair de lune tombant sur les eaux calmes fut brisé en morceaux tout comme le rêve qu'il reflétait et que le labyrinthe sans fin s'effondra au milieu des flammes. Mais les souvenirs ne se brisèrent jamais ni ne tombèrent jamais, comme la sagesse qu'elle laissa derrière elle, éternelle, immortelle, permanente et ancienne. |
La forêt était autrefois envahie par une horde de bêtes sombres et le labyrinthe sans fin s'écroula sous les flammes. Le souverain de tous les animaux lâcha un cri furieux dans son dernier soupir et tomba en protégeant tout ce qu'elle lui avait confié. Toutefois, aucun malheur ne put lui arracher son merveilleux rêve. Tant que les gens attendaient avec impatience le rêve de la nuit suivante, nouveaux souvenirs et fleurs sereines s'épanouiraient dans la rosée du matin et la poussière de la lune. |
Suivant ses conseils, la princesse du royaume des rêves arracha doucement les branches blanches et reconstruisit les terrains de chasse verdoyants à partir des feuilles fanées. Les enfants ambitieux de la forêt purent à nouveau reposer en paix. Quelle que soit sa souffrance, un chasseur retrouve toujours son chemin. C'était la première et dernière promesse qu'elle fit auprès des enfants et des adultes qui étaient autrefois eux-mêmes des enfants. Peut-être que la poussière de lune dispersée dans le monde disparaîtra comme la rosée, mais ce qui reste dans la mémoire, tous les rêves et les réflexions, ont une nature pure qui restera inchangée comme la perle que ni mille vents ni cent sables ne peuvent altérer. | Ce fut sa promesse envers les rêveurs, la première et la dernière. Les souvenirs étaient comme des perles : même ballottées par les vents et les sables, leur véritable couleur demeurait. Les beaux rêves étaient à l'image de l'herbe nouvelle : même dévorés par des flammes ardentes, ils renaissaient dans la douce brise du printemps. |