


Info. personnage[]
Situé dans le Passage Vasari, l'Hôtel Bouffes d'été est un joli bâtiment aux murs propres et aux fenêtres luisantes que des enfants à l'allure raffinée fréquentent quotidiennement.
Contrairement à d'autres manoirs d'une telle beauté à Fontaine, la propriétaire des lieux n'y vit pas. Personne n'en a jamais entendu parler.
La signature sur les documents a été faite sous une fausse identité. Quelqu'un d'autre détient le véritable pouvoir.
Si vous entendiez les enfants chuchoter derrière les portes fermées de l'Hôtel la nuit, vous sauriez qu'ils parlent souvent d'un dénommé « Père ».
Certains en parlent avec vénération, d'autres avec peur ou une expression indéchiffrable, mais toujours avec respect à un moment donné.
Ces enfants font partie de l'organisation nommée Le Foyer de l'âtre, affiliée aux Fatui.
Les lieux abritent des orphelins du monde entier et sont l'une des nombreuses façades de l'organisation.
Quant à Père, il ne s'agit de nul autre qu'Arlecchino, la 4e Exécutrice des Fatui.
Sa personne, aussi bien que son organisation, donnent lieu à des avis partagés, mais pour la plupart des enfants, elle est la personne la plus importante de leur vie.
« C'est la présence de Père qui fait de cet endroit un véritable foyer. »
Histoire du personnage 1[]
La plupart des gens qui ont affaire à Arlecchino ressentent une aura oppressante émaner d'elle.
Elle domine la conversation avec aise et peu arrivent à maintenir un visage impassible lorsqu'ils plongent le regard dans ses yeux particuliers.
Impitoyable, elle règle ses affaires en paroles et en rires, puis va même jusqu'à nettoyer la scène impeccablement pour ne pas traumatiser les prochains venus sur les lieux.
Cela dit, ce n'étaient pas les raisons pour lesquelles Arlecchino était considérée comme dangereuse. Après tout, l'« inconnu » a toujours été une source de craintes.
Les enfants qui la fréquentaient au quotidien ne pouvaient même pas prétendre bien la connaître. Ils ne savaient rien de ses passe-temps, de ses aversions ou de ce à quoi elle pensait en contemplant la mer.
Chaque année en août, ils se cassaient la tête pour lui trouver un cadeau d'anniversaire, mais sa réaction restait plus ou moins la même.
Cela continua jusqu'à ce que Fréminet fut effrayé par un lézard qui sauta depuis le plafond. Le petit « intrus » fut repéré par l'œil de lynx de Lynette, qui l'emprisonna sur la table dans un bol qu'elle avait rapidement saisi.
Le lézard et le bol finirent par être pris comme cadeau d'anniversaire pour l'année en question par Arlecchino qui venait de rentrer à la maison.
Le lendemain, quand Lyney vint faire son rapport dans le bureau de Père, il vit une créature familière dans la boîte sur la table.
La température et le niveau d'humidité semblaient parfaits pour le petit lézard qui avait l'air de se sentir à l'aise à l'intérieur.
Père avait l'air de savoir comment élever des reptiles.
Lyney détourna immédiatement son regard du lézard lorsqu'il vit Arlecchino lever sa tasse de thé, mais prit note de ce fait.
Les enfants profitaient de toutes les occasions pour se rapprocher de leurs parents.
Ce fut ainsi que Lyney, Lynette et Fréminet commencèrent à faire des recherches sur l'élevage de lézards afin d'avoir un sujet de discussion avec leur Père la prochaine fois qu'ils la verraient.
Cependant, quelques jours plus tard quand Lyney entra dans son bureau, la boîte était vide.
« Père... Qu'est-il arrivé au lézard ? »
« Il a tenté d'ouvrir le couvercle plusieurs fois, alors je lui ai rendu sa liberté. Notre temps ensemble a été court, mais c'est le choix de vie qu'il a fait. »
Arlecchino dit ces paroles d'un ton très calme. En voyant la confusion sur le visage de Lyney, elle pointa du doigt un oiseau qui était sur le rebord de la fenêtre.
« Ah oui. Peu de temps après que je l'ai relâché, le lézard lui a servi de repas. Je crois qu'il me demande du rab... Chasse-le. »
Histoire du personnage 2[]
La vanité est humaine, et les adolescents ont progressivement conscience de ce qui est beau et de ce qui ne l'est pas. Ils commencent à porter des accessoires en secret et à couper les fourches de leurs cheveux avec une paire de ciseaux.
« Père » ne se soucie guère de ces petits actes de rébellion et ne les empêche pas de se produire.
Cependant, il s'agit d'une autre histoire si une enfant compromettait leur position lors d'une opération nocturne à cause d'un collier dont elle ne voulait pas se défaire. Arlecchino s'assurerait de lui donner une leçon comme il se doit.
Ainsi, Arlecchino entra dans la chambre de cette jeune fille, en portant un joli sac à main.
La fille avait déjà pris conscience de son erreur et se tenait, tremblante de peur, à côté d'une table où elle avait posé le collier.
Arlecchino prit l'objet et le regarda, avant d'avancer et de le remettre au cou immaculé de la jeune fille.
Elle dévoila ses oreilles en dégageant ses cheveux blonds. « Oh, tu les as percées toi-même. »
Père sortit un ruban violet et des boucles d'oreilles ornées de pierres précieuses de son sac pour lui attacher les cheveux avec et les lui faire porter respectivement.
Elle prit ensuite la fille par les épaules pour la mettre devant le miroir. Apprêtée de bijoux, elle ressemblait à une noble rose. Sa beauté était indéniable, malgré le malaise qu'exprimait son visage.
« C'est tout à fait normal d'être coquette à ton âge, mais ne laisse pas ces accessoires te rendre vaniteuse et que cela te monte à la tête. »
« Je suis désolée, Père », s'excusa la jeune fille nerveusement, sa crainte apparente.
Elle enleva les boucles d'oreilles avec ses mains tremblotantes. « Cela ne se reproduira pas, je vous le jure... »
Le miroir reflétait le visage très calme de Père dont le sourire était toujours présent.
« Ne sois pas si nerveuse. Les gens désirent souvent ce qu'ils ne peuvent pas avoir et je ne voudrais pas que tes souvenirs soient embellis par des regrets. »
« Porte-les. Une fois que tu en auras l'habitude, tu t'apercevras que malgré leur beauté, ce ne sont rien de plus que des objets, froids et sans vie. »
« Il faut que tu comprennes l'origine de tes émotions. Maîtrise-les, utilise-les, mais ne sois jamais à leur merci. C'est ta leçon d'aujourd'hui. »
Histoire du personnage 3[]
Avant que Père n'en réécrive les règles, le Foyer de l'âtre était complètement différent de celui d'aujourd'hui.
La précédente « Arlecchino » se prénommait Crucabena. Évidemment, peu de gens utilisaient ce nom pour s'adresser à elle. Tous les enfants l'appelaient « Mère ».
Qui plus est, elle semblait tout avoir d'une mère parfaite : en plus d'un sourire amical, un comportement doux, elle s'occupait avec attention de sa famille et avait toujours des histoires à raconter aux enfants.
Cependant, si vous avez été élevé dans un environnement normal, ses histoires vous glaceraient le sang...
Elle parlait d'actes d'une cruauté sans nom, comme s'il s'agissait d'événements de contes de fées, et encouragea les membres du Foyer de l'âtre à se massacrer jusqu'à ce que le plus fort émerge en tant que « roi ».
Crucabena prétendait être une mère, sans pour autant considérer le Foyer de l'âtre comme sa famille. Pour elle, les innombrables enfants sacrifiés n'étaient rien d'autre qu'une expérience intéressante.
...
Avant de prendre le nom d'« Arlecchino », la jeune fille en portait un autre : Peruere.
C'était une orpheline aux origines inconnues, comme tous les autres membres du Foyer de l'âtre... Une enfant de Mère.
Nombreux furent ceux qui savaient que Mère l'appréciait, la préférant bien plus à Clervie, sa fille biologique.
Peu comprirent donc pourquoi Peruere choisit de lui rendre la pareille en la tuant.
Les expériences cruelles de Crucabena s'étant déroulées dans un endroit à l'abri des regards, presque personne n'en eut connaissance.
Peruere vit alors sa réputation salie par ce « matricide », sa folie apparente à tous.
Elle, qui ne s'appelait plus Peruere mais Arlecchino désormais, n'expliqua jamais cet acte non plus, malgré tout le temps passé.
Elle laissa courir les rumeurs et alla jusqu'à favoriser leur circulation dans l'ombre.
C'est un avantage pour un diplomate ou un assassin de voir à travers les autres tout en préservant le mystère sur sa personne.
Une petite pierre tombale se dresse à présent sur le lieu où elle a mis fin à la vie de leur « Mère », l'inscription figurant issue de sa plume.
« Ci-gît le dernier rayon de lumière du soleil couchant qui laisse place à une nouvelle aube. »
Histoire du personnage 4[]
Afin de dissimuler son identité et faire disparaître la vérité dans les flammes, Arlecchino se fait passer pour une Fontainoise.
Elle se découvrit un étrange pouvoir qui lui permettait de manier un feu étrange dès son plus jeune âge.
Cela attisait la curiosité des autres, car personne de sa « famille » n'avait jamais rien vu de tel. Cependant, pour une jeune fille comme elle, il ne s'agissait pas d'une chose dont on pouvait se vanter, mais plutôt d'une véritable malédiction.
Quand elle avait le malheur de relâcher sa garde, ce pouvoir devenait incontrôlable et corrodait son corps. Ses doigts, ses paumes, ses bras...
Les marques noires étaient semblables à du charbon brûlé, tout comme elle pouvait être comparée à une bûche embrasée.
Arlecchino eut un vague pressentiment : si cette ombre venait à se répandre jusqu'à ses épaules et ensuite toucher son cœur, sa personne subirait une « transformation ».
Peut-être serait-ce le moment où le destin lui tendait la main.
...
Même sans cette corrosion, les flammes lui attiraient d'autres ennuis.
Elles produisaient des « images rémanentes » des personnes qu'elles réduisaient en cendres. Parfois, il s'agissait de fragments de souvenirs ou d'une manifestation de couleurs psychédéliques.
Arlecchino commença à entendre des voix au fur et à mesure que le nombre de ses victimes augmentait.
Des cris, des pleurs ou des injures la réveillaient, elle en avait désormais l'habitude. Peu de ses rêves valaient la peine qu'elle s'en souvienne, après tout. Dans la plupart, elle voyait une lune écarlate et des terres arides.
À de rares occasions, ces images rémanentes étaient si complètes qu'elles pouvaient prendre la forme d'une sorte d'individu doté d'une volonté propre.
Peu étaient aussi spéciaux que celle de Clervie, mais ils apparaissent quand même aux côtés d'Arlecchino pour chasser le bruit et lui permettre un moment de repos.
Comme des enfants qui jouaient, ils venaient et partaient comme bon leur semblait.
Arlecchino se souvenait d'eux, mais ne les appelait jamais par leur nom.
Histoire du personnage 5[]
Après sa rencontre avec la Tsarine, qui lui accorda un œil maléfique et son nouveau nom, la jeune Arlecchino eut un entretien individuel avec son supérieur hiérarchique.
L'expression que faisait Pierro était en partie dissimulée par son demi-masque.
« Je sais que tu ressens encore du mécontentement et des doutes, alors je vais répondre à cinq de tes questions sur le monde... ou sur toi. »
« Ne me demande pas de contrepartie et ne m'interroge pas sur notre démarche, nos principes ou les idéaux de Sa Majesté, car je peux en parler librement. »
Arlecchino ne fit pas totalement confiance à Pierro sur-le-champ.
« Dans ce cas, je me réserve également le droit de rejeter toute réponse délibérément mystifiée, ambiguë ou qui joue sur les mots, ainsi que les mensonges. »
« Très prudent de ta part. Permets-moi donc de répondre à la première question que tu te poses : pourquoi t'avons-nous choisie et pourquoi as-tu accepté ? « Les naïfs sont prêts à mourir pour leurs idéaux, alors que les malins vivront à tout prix pour les accomplir. » »
...
« Troisième question : que signifient mes rêves récurrents d'une lune écarlate et mes pouvoirs ? »
« Autrefois, j'ai été au service de la dernière dynastie de souverains d'un ancien royaume souterrain. Elle s'appelait « Éclipse », et celle d'avant était nommée « Lune écarlate ». Pour connaître les secrets qui ont précédé ta naissance... Je te suggère d'aller acheter le livre « Hleobranto Innamorato ». Je ne lisais pas ce type d'ouvrages quand je dévouais mon temps à la recherche académique, ce n'est que par hasard que je suis tombé dessus. Les événements qu'il raconte ne sont pas forcément véridiques, mais les détails le sont. »
...
« Cinquième question : qu'adviendra-t-il des autres membres du Foyer de l'âtre et de moi-même quand tout sera terminé ? »
« Je vais être honnête avec toi. Aucun d'entre vous n'a de place dans mes idéaux, je me préoccupe seulement de la « vertu de la folie ». Mais je peux te garantir que notre Tsarine redeviendra une divinité qui aime tous les humains. Tous leurs vœux doivent être réalisés, selon elle. »
La « vertu de la folie » était une notion énigmatique, mais Arlecchino accepta la réponse quand même. Le Fatui avait répondu à ses cinq questions, et elle commença à y voir plus clair.
« Arlecchino. »
Pierro l'appela lorsqu'elle était sur le point de quitter les lieux et elle fit volte-face.
« Au lieu de réfléchir à l'état actuel du monde, tu devrais plutôt penser à la direction qu'il doit emprunter. »
Le bruit de ses pas qui s'éloignaient alors qu'elle reprit son chemin et continuait à marcher fut sa seule réponse.
La marelle[]
Le Foyer de l'âtre utilise de nombreux codes pour garantir la sécurité de ses opérations et sa confidentialité. L'un d'entre eux était « Marelle », choisi par Arlecchino en personne.
La marelle désigne à l'origine un jeu auquel tous les enfants Fontainois savent jouer. Des cases avec des numéros sont dessinées par terre, puis un sac de sable est jeté sur l'une d'entre elles. Le joueur doit ensuite sauter dans un ordre spécifique sur chacune des cases.
Personne ne sait quand ce jeu avait commencé à se répandre ou qui l'a créé, mais tous les enfants du Foyer de l'âtre se souviennent de l'avoir appris de leurs aînés.
Des sauts légers, des rires candides... Les souvenirs liés à la marelle étaient toujours des bons souvenirs, telle la caresse des rayons du soleil.
De ce fait, les enfants étaient perplexes lorsque « Père » hésita à lui attribuer un sens entre « R.A.S. » et « danger ».
Cependant, ils étaient loin de s'imaginer que ce même mot ne désignait guère un jeu autrefois.
À l'époque, chaque enfant sautait dans chacune des cases sous le regard attentif des adultes. Dépasser les cases ou ne pas respecter la cadence des sauts était interdit.
Il était aussi inutile de se demander quelle punition les attendait s'ils se trompaient : l'extérieur des cases était entouré de lames dressées sur le sol.
Ceux qui perdaient l'équilibre, qui étaient à bout de souffle ou qui se trompaient à cause de la peur... Nombreux furent-ils à tomber en dehors des délimitations, la terre devenue rouge était endeuillée par ce douloureux passé.
Personne n'aurait eu l'idée de l'associer à un sens positif, car peu pouvaient en parler sans blêmir.
Malgré son hésitation initiale, Arlecchino décida d'en faire le code pour « R.A.S. » ce jour-là.
La marelle n'était plus associée au danger. Désormais, seuls des visages souriants lui venaient à l'esprit quand elle y pensait.
Ces mauvais souvenirs devaient rester enfouis dans son cœur, pensa-t-elle.
Elle effacerait le sang et la poussière pour que les enfants aient un avenir plus radieux.
Œil divin[]
Arlecchino possède de nombreuses sources de pouvoir.
Tout d'abord, il y a l'ancien feu lunatique qui brûlait en elle, son sang noble étant à la fois une bénédiction et une malédiction.
Ensuite, la magnanime Tsarine lui pardonna son matricide et lui fit don d'un œil maléfique, à la fois preuve d'une faveur royale et une médaille d'honneur. Il s'agissait de la troisième source de pouvoir qu'on lui accordait.
Entre-temps, la jeune fille qui s'appelait encore « Peruere » reçut un œil divin.
Lorsque Clervie était encore vivante, Peruere lui fit part de son plan d'assassiner leur « Mère ». Peut-être était-ce par manque de confiance en elle ou à cause de leur lien familial, mais son amie refusa l'idée.
Son destin s'arrêta lorsque la lame froide de Peruere la transperça, mais quand les ténèbres de la mort l'emportèrent, elle se sentit heureuse d'être enfin libérée.
Cependant, la roue du destin commençait à tourner pour Peruere qui avait survécu.
L'expérience avec pour objectif de choisir un « roi » prit fin, mais les ambitions de Mère furent loin d'être assouvies.
Peruere décida alors de mettre à exécution seule le plan auquel elle avait renoncé autrefois.
À partir de ce jour-là, elle calculait silencieusement la distance qui la séparait de Mère. Ses compétences au combat étaient le fruit de l'enseignement de Mère, et celle-ci savait tout de la puissance qui coulait dans ses veines.
Un enfant restait malgré tout un enfant aux yeux des adultes, même s'il s'agissait de l'oisillon qui dominait les autres au sein du nid.
S'il y avait bien une chose que Peruere avait apprise dans sa misérable vie, c'était qu'il ne fallait jamais abandonner.
Ainsi, elle continua de s'entraîner sans relâche jusqu'à ce que son corps soit recouvert de cicatrices subies au combat et que ses bras soient noircis par le feu lunaire qu'elle ne pouvait pas entièrement contrôler.
Un jour, un œil divin lui apparut soudainement lors d'une nuit au clair de lune.
L'objet était parfaitement rond comme la lune, et son joyau scintillant brillait d'une lueur écarlate.
Était-ce son vœu ?
Était-ce le résultat des centaines de jours et de nuits à nourrir la même pensée ?
Ces questions n'auraient jamais de réponses, alors elle n'y prêta pas plus attention.
Peruere dissimula l'œil divin près de son cœur, avant d'offrir une « agréable petite surprise » à Mère.
En tant qu'Exécutrice des Fatui, Arlecchino ne s'incline devant aucune divinité. Bien que cet œil divin représente les Sept Archons, elle en prend pourtant grand soin.
Pour elle, cet objet est la preuve qu'elle peut défier le destin et lui arracher le contrôle de son avenir.